Le 29 juillet 2020, l’Union des syndicats de pharmaciens, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France et l’Assurance Maladie ont signé l’avenant 21 à la convention nationale pharmaceutique pour favoriser la coordination des soins entre les différents professionnels de santé.
Nouvelles modalités de rémunération pour les accompagnements pharmaceutiques
En signant cet avenant, les organisations ont renforcé l’exercice coordonné pluriprofessionnel. Pour ce faire, les rémunérations liées à cet exercice ont été augmentées et les rémunérations sur objectifs de santé publique (Rosp) ont été revues.
Depuis 2012, les pharmaciens étaient rémunérés dans le cadre des Rosp pour le suivi de patients atteints de pathologies comme :
- Patients sous anticoagulants (AVK ou AOD) ;
- Patients asthmatiques sous corticoïdes inhalés ;
- Patients âgés polymédiqués, grâce au bilan partagé de médication.
Les démarches administratives et l’incertitude d’être effectivement payé avaient découragé beaucoup de pharmaciens d’en faire un élément important dans leur pratique.
Avec l’avenant 21, les pharmaciens seront désormais rémunérés à l’acte. Une incitation financière essentielle pour assurer un meilleur suivi des patients à l’officine.
Une rémunération pour le suivi des patients sous traitement anticancéreux oraux
Enfin, l’avenant 21 permet de fixer 2 niveaux de rémunération pour le pharmacien qui accompagne les patients souffrant de cancer et traités par voie orale :
- pour les patients sous hormonothérapie ou traitements au long cours : 60 € la 1re année et 20 € les années suivantes ;
- pour les patients sous autres traitements anticancéreux : 80 € la 1re année et 30 € les années suivantes.
Ce suivi médical est nécessaire pour le patient qui a besoin d’un accompagnement ciblé et une coordination renforcée entre les différents professionnels de santé intervenant dans sa prise en charge. Il se fait en plusieurs étapes :
- l’analyse de tous les médicaments pris par le patient pour évaluer tout risque d’interaction médicamenteuse ;
- un entretien initial portant sur le recueil des informations générales relatives au patient, ses connaissances sur son traitement ainsi que les conditions de prise et le schéma thérapeutique ;
- deux entretiens thématiques portant sur la vie quotidienne, les effets indésirables et l’appréciation de l’observance du patient.
Encourager les pharmaciens à l’exercice coordonné
L’un des enjeux prioritaires actuels en politique de santé est d’améliorer la réponse aux besoins de soin du territoire, notamment pour lutter contre les déserts médicaux face au vieillissement des médecins de nombreux territoires. Les différentes modalités prises par les derniers avenants vont dans ce sens.
La rémunération prévue pour les pharmaciens pour la coordination pluriprofessionnelle passera de 420€ en 2020 à 820€ en 2022. Elle sera versée sous la forme d’une rémunération sur objectifs de santé publique. De plus, en 2022 elle deviendra un prérequis pour le versement des rémunérations concernant la télétransmission des feuilles de soins, la dématérialisation des pièces jointes, l’actualisation de la carte Vitale…
Plus d’informations :
Sur l’avenant 21 ici et sur les accompagnements pharmaceutiques là.